Spleen IV
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Charles Baudelaire.
Que peut-on ajouter à ça ? Rien.
Qui m'a appris à aimer la poésie ?
Mon père.
Il récitait des poèmes par coeur, il en avait écrit aussi pour ma mère, mais je ne les ai jamais lus.
Des poèmes simples faciles à comprendre, faciles à aimer, et des plus compliqués...
Ainsi du spleen à la fougère :
Vous n'avez pas humble fougère
L'éclat des fleurs qui parent le printemps
Mais leur beauté ne dure guère
Vous êtes aimable en tous temps...
Grâce à vos commentaires on aura peut-être ...Un p'tit plus pour le tout !
Du coup, je ne rajoute rien ...juste te dire que je suis passée!!!
RépondreSupprimerBonne journée et bises
Ah si si, dommage que tu n'aies jamais lu ce qu'écrivait ton père pour ta mère ...
RépondreSupprimerQue serait le monde, sans la poésie....
RépondreSupprimerAh Baudelaire !!!!
RépondreSupprimerJ'ai rencontré un poète qui n'écrit que pour moi, enfin, qui écrivait ....
Bonne soirée !
« Il est bon d'apprendre quelquefois aux heureux de ce monde, qu'il est des bonheurs supérieurs aux leurs, plus vastes et plus raffinés. »
RépondreSupprimerCharles Baudelaire.
Un peu ton credo, hein? Lulu.
Bisous.
TT
Les poèmes ou les lettres d'amour écrits par nos parents ... on en hérite mais même quand ils sont "partis", on a encore des scrupules à les lire ! Celle de mes parents, décédés tous les deux depuis plus 15 ans, dorment toujours entourées de rubans !! je n'y arrive pas... pudeur !
RépondreSupprimerUne petite balade, un bouquin en poche, marche rapide. Pas un exploit, une demi-heure, pour se faire du bien sans se faire de mal. Stop, lecture (Maupassant ou poésie). Le chien écoute, c'est important la culture du chien. Il tire sur la laisse et c'est reparti.
RépondreSupprimerLe luxe, l'évasion...
Rien à rajouter non plus.
RépondreSupprimerComme Michelaise, j'ai les lettres écrites à ma mère, elle devait les détruire et ne l'a pas
fait. Pourquoi?
bises